La Vierge Marie est-elle la première mère porteuse de l’histoire ?
Cette idée fait sourire, paraît moderne, presque imparable. C’est un argument qui apparaît de temps à autre sur les réseaux sociaux dans les débats sur la PMA et la GPA. Et pas uniquement sur les réseaux sociaux, puisqu’en 2019, le concours d’éloquence du barreau de la Charente avait été remporté par un étudiant qui avait défendu que la Vierge Marie était la première mère porteuse de l’histoire. On peut bien sûr rappeler que la notoriété du concours d’éloquence du barreau de la Charente est toute relative, toujours est-il que cette objection revient de temps à autre dans le débat public et mérite que l’on s’y arrête un instant. Pas seulement pour la dénoncer, mais surtout pour rappeler le rôle majeur de la Vierge Marie dans la foi chrétienne, elle qui est mère de la Vie.
1. Marie n’est pas une mère porteuse, mais la mère biologique de Jésus.
Dans une GPA, la femme qui porte l’enfant n’est pas forcément sa mère biologique :
- l’ovule vient souvent d’une autre femme,
- l’embryon est implanté médicalement,
- et la mère porteuse n’a aucun lien génétique avec le bébé.
Rien de tout cela chez Marie.
L’ange annonce qu’elle concevra et enfantera un fils — c’est-à-dire que la vie de Jésus prend chair en elle, pas à côté d’elle.
La conception miraculeuse n’efface pas la réalité biologique : Marie est bien la mère de Jésus, pas une simple “porteuse”. Le Christ reçoit son patrimoine génétique de la Vierge Marie
2. Marie ne « remet » pas son enfant, elle le reçoit et l’élève.
Autre différence essentielle : une mère porteuse s’engage à remettre l’enfant à ceux qui l’ont commandé. Marie, elle, accueille l’enfant, le porte, l’aime, l’élève. Elle ne « prête » pas son ventre — elle donne sa vie.
Sa maternité n’est pas un service rendu, mais un oui total à un projet divin qu’elle choisit librement :
« Qu’il me soit fait selon ta parole. »
Ce n’est pas un contrat, c’est une alliance.
3. L’Incarnation n’est pas une biotechnologie.
Comparer la naissance de Jésus à une GPA, c’est réduire un mystère spirituel à une procédure médicale. L’Incarnation n’est pas une expérience de laboratoire : c’est Dieu qui entre dans l’histoire humaine, par le corps d’une femme, dans un acte d’amour et de liberté.
Marie n’est pas une mère porteuse : elle est la mère de Dieu. Et c’est justement cette relation intime, humaine, charnelle et spirituelle qui donne à la maternité toute sa grandeur.
Conclusion
Alors non, Marie n’est pas la première mère porteuse de l’histoire.
Elle est la première mère de l’histoire du salut. Et peut-être que le vrai scandale, ce n’est pas la GPA… mais qu’une femme ait pu dire oui à Dieu sans rien attendre en retour.