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Donum Vitae (1987) : Un texte fondateur de la bioéthique catholique moderne

Donum Vitae (1987) : le texte majeur du Vatican sur la bioéthique, la fécondation in vitro, le respect de la vie naissante et la morale chrétienne.
Mise à jour : 20/11/2025 Temps de lecture : 4 min Proposer un article

Qu’est-ce que Donum vitae ?

Donum vitae (en latin, Le don de la vie) est une instruction publiée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 22 février 1987.

Donum Vitae traite des questions éthiques relatives à la procréation humaine et aux techniques biomédicales alors en plein essor (fécondation in vitro, insémination artificielle, manipulation d’embryons, etc.).


Qu’est-ce qu’une instruction ?

C’est un texte publié généralement par une Congrégation romaine (organisme de la Curie romaine), parfois directement approuvé par le pape. Elle a pour but de développer, préciser ou appliquer la doctrine de l’Eglise sur un sujet particulier, souvent à partir de principes déjà énoncés dans des documents de plus haut niveau (encycliques, constitutions…).

Elle se situe dans la catégorie des documents qui orientent la réflexion, la pastorale et la pratique des fidèles et des responsables. En général, une instruction cherche à expliquer comment appliquer la doctrine de l’Église à des situations nouvelles ou complexes (comme la bioéthique dans Donum Vitae). Elle cherche également à offrir un cadre clair pour guider la pratique pastorale, médicale, légale, etc. Une instruction ne crée pas une “nouvelle doctrine”, mais explicite et actualise l’enseignement existant.


Qui l’a écrite ?

  • L’instruction a été rédigée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, sous la responsabilité du cardinal Joseph Ratzinger (futur Benoît XVI), qui en était le préfet à l’époque.

Elle a été approuvée et promulguée par le pape Jean-Paul II.


Pourquoi l’Église a-t-elle publié ce texte ?

 Le contexte immédiat (années 1970–80)

  • Les premières fécondations in vitro réussies ont lieu en 1978 (naissance de Louise Brown, premier « bébé éprouvette »).
  • Dans les années suivantes, ces techniques se répandent et soulèvent des questions inédites : embryons surnuméraires, diagnostic préimplantatoire, congélation, gestation pour autrui, rôle de la sexualité dans la procréation, limites de la recherche médicale…
  • Des conférences épiscopales, des scientifiques et des théologiens demandent à Rome une prise de position claire.
  • Donum vitae (1987) est la première réponse magistérielle systématique à ces défis, centrée sur le respect dû à l’embryon et la dignité de la procréation.

Son objectif est d’offrir des repères moraux clairs aux fidèles, aux chercheurs, aux médecins et aux législateurs, en rappelant que la vie humaine est un don de Dieu et doit être respectée dès la conception.


Contenu essentiel

L’instruction est structurée en trois parties :

  1. Respect de l’embryon humain → dès la conception, il doit être considéré comme une personne humaine.
  2. Procréation et dignité de l’acte conjugal → l’union sexuelle d’un homme et d’une femme mariés est le lieu légitime de la conception ; les techniques qui dissocient sexualité et procréation sont jugées contraires à la dignité humaine.
  3. Conséquences sociales et morales → impact des techniques sur la famille, la filiation, la société

Place dans le corpus de l’Église

Donum vitae s’inscrit dans la continuité de l’enseignement moral de l’Église :

1. Continuité avec la tradition antérieure

L’Église a toujours affirmé le respect de la vie humaine dès la conception. Avant 1987 :

  • Pie XII (années 1950) : plusieurs discours aux médecins et sages-femmes, où il condamne déjà l’insémination artificielle, les manipulations du début de la vie et l’expérimentation sur l’embryon.
  • Concile Vatican II – Gaudium et Spes (1965) : affirme que « la vie, une fois conçue, doit être protégée avec le plus grand soin » (GS 51).
  • Paul VI – Humanae vitae (1968) : insiste sur le lien indissoluble entre l’union conjugale et la procréation, base essentielle que Donum vitae reprendra et développera.

Donc Donum vitae s’inscrit dans une logique de continuité, mais appliquée à un contexte nouveau marqué par l’essor des biotechnologies (fécondation in vitro, congélation d’embryons, recherche biomédicale).


2. Après Donum Vitae

Après Donum vitae, l’Église va approfondir encore cette doctrine :

  • Jean-Paul II – Evangelium vitae (1995) : grande encyclique sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine. Elle cite et prolonge Donum vitae en dénonçant la « culture de mort » et en appelant à une « culture de la vie ».
  • Congrégation pour la Doctrine de la Foi – Dignitas personae (2008) : instruction qui actualise Donum vitae en tenant compte des avancées scientifiques (clonage, cellules souches embryonnaires, nouvelles techniques de procréation).
  • Plus largement, des textes ultérieurs (par ex. Amoris laetitia, 2016, dans une perspective pastorale) reprennent indirectement ce cadre moral sur la vie et la famille.

Donum vitae est un texte fondateur de la bioéthique catholique moderne, qui a marqué durablement le discours de l’Église sur la vie, la famille et la médecine.


Donum Vitae en bref : 

  1. L’embryon est une personne humaine dès la conception, toute expérimentation destructrice est illicite.

  2. La procréation humaine doit rester liée à l’acte conjugal dans le mariage. Fécondation artificielle, GPA, insémination ne sont pas acceptables.

  3. La loi civile doit protéger la vie humaine ; les chrétiens doivent agir dans ce sens.


Principe fondamental : L’anthropologie chrétienne

L’instruction ne commence pas par des interdits, mais par une affirmation positive sur la nature humaine.

« L’être humain doit être respecté — comme une personne — dès le premier instant de son existence. »

La vie est un don de Dieu (« Donum Vitae »). Dès la fécondation, une nouvelle vie humaine commence, qui n’est ni celle du père ni celle de la mère. Elle possède sa propre identité génétique et, pour le croyant, une âme spirituelle créée immédiatement par Dieu. Cette continuité biologique fonde le statut moral de l’embryon : il n’y a pas de saut qualitatif où l’amas de cellules deviendrait soudainement une personne. Il doit donc être traité comme tel dès le début.


Partie I : Le respect dû à l’embryon humain

Cette partie aborde les manipulations techniques sur l’embryon.

Le statut de l’embryon

Puisque l’embryon est une personne en devenir, il a droit à la vie et à l’intégrité physique.

  • Diagnostic prénatal : Il est licite s’il respecte la vie de l’embryon et vise à le soigner ou à préparer sa naissance. Il est illicite s’il est fait avec une mentalité eugéniste (pour avorter si l’enfant n’est pas “parfait”).

  • Recherche et expérimentation : Toute recherche qui endommage ou détruit des embryons vivants est moralement illicite. L’embryon ne peut jamais être utilisé comme un simple “matériau biologique” ou un moyen, même pour soigner d’autres personnes.

  • Manipulations génétiques : Les tentatives de sélection du sexe ou d’amélioration du patrimoine génétique (eugénisme) sont contraires à la dignité humaine. Seules les interventions strictement thérapeutiques (chirurgie in utero pour sauver l’enfant) sont acceptables.


Partie II : Interventions sur la procréation humaine

Elle traite de la Fécondation In Vitro (FIV) et de l’insémination artificielle.

Le critère de jugement

L’Église pose que la procréation humaine possède deux significations inséparables (déjà définies dans Humanae Vitae) :

  1. Signification unitive : L’acte d’amour des époux.

  2. Signification procréatrice : L’ouverture à la vie.

La technique médicale doit aider cet acte, mais ne jamais se substituer à lui. L’enfant a le droit d’être le fruit de l’amour de ses parents, et non le produit d’une technologie de laboratoire.


La souffrance de la stérilité

Le document reconnaît avec compassion la grande douleur des couples stériles. Cependant, il affirme :

  • L’enfant n’est pas un dû (on n’a pas un “droit à l’enfant”).

  • L’enfant est un don gratuit.

  • La fin (avoir un enfant) ne justifie pas les moyens (techniques qui chosifient l’embryon ou dissocient la sexualité).


Partie III : Morale et Loi civile

L’instruction conclut sur le rôle de l’État.

  • La loi civile ne peut pas simplement valider tout ce que la technique permet.

  • Le devoir inaliénable de l’État est de protéger la vie de tous les innocents, y compris et surtout ceux qui ne peuvent se défendre (les embryons).

  • Une loi qui tolère l’avortement ou l’expérimentation sur l’embryon va à l’encontre du bien commun.

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